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mercredi 4 juillet 2012

Tour de France

 
J'ai passé l'après-midi bêtement scotchée à mon poste de télé pour suivre l'étape du jour du Tour de France. Non que le cyclisme me passionne. C'est pour la région traversée, qui m'est chère, que j'ai fait ce sacrifice. Bon, admirer de beaux jarrets musclés en action, ce n'est pas franchement désagréable. Mais ces falaises, blanc visage tourné vers la mer, ces merveilleux châteaux et manoirs qui parsèment le pays de Caux, ces abbayes, cette route du bord de Seine dont je connais chaque décimètre pour l'avoir longtemps empruntée ont fait de cette étape un long chapelet d'émotions.
Sans compter, à chaque côte, une pensée pour Mascaret, maillot du meilleur grimpeur 2010, qui aurait sans doute, une fois de plus, surclassé les champions les plus vaillants.
C'est vous dire si les larmes n'étaient pas loin...

A Bébert, maillot du meilleur grimpeur. Pour toujours.

samedi 4 février 2012

Sans lui


Mon chat Mascaret a rejoint un panthéon félin déjà trop peuplé.
Tout ça a été trop rapide. Un chat patraque d'abord soigné pour des troubles digestifs. Une insuffisance rénale sévère diagnostiquée trop tardivement. Affection des tissus rénaux ou calculs, nous ne le saurons pas. Si une première perfusion, le vendredi, l'avait reboosté et nous avait permis de reprendre espoir, la seconde, le samedi matin, lui a été fatale. Ce fut la perf de trop. Son organisme affaibli ne l'a pas supportée. Le retour dans les larmes à la clinique vétérinaire. L'au revoir, l'endormissement, sa belle tête entre mes mains, avant l'ultime injection, puis la séparation.
Je n'étais pas préparée à une fin aussi brutale. On ne l'est jamais.
Mascaret accumulait des tas de surnoms. Les plus employés étaient Mascar, le Hardi, le Tout-Doré et surtout Bébert. Bébert-Lingot, le chat en or. Entre nous, un lien que je qualifierais de fusionnel. Dans les moments de stress, il ne me quittait pas et me gratifiait de câlins. Il me disait : "Je suis là, ne t'inquiète pas". Il me protégeait (des araignées notamment). Il exprimait par des cris sa tristesse ou son mécontentement si je devais me lever et le poser à terre ou sur mon lit.
Il était aussi un compagnon de repos et de travail. Je reconnaissais son pas dans l'escalier. Il sautait sur mon bureau, me fixait de son regard magnifique puis venait s'installer sur mes genoux.  Il aimait à "nicher" au chaud. Mais sa spécialité consistait à sauter sur les épaules, d'où son surnom de Hardi Grimpeur. Il visait son point de chute, calculait la distance et la force nécessaire et hop, il se retrouvait perché à quelques centimètres de votre tête ! Moi qui ai côtoyé des chats durant les deux tiers de ma vie, je n'avais jamais vu ça ! Parfois il venait à ma rencontre dans l'escalier. A mi-parcours, d'un bond, il atterrissait sur mon dos. Tous ces sauts étaient précédés d'un "cri de grimpage" bien identifiable : rrrrroooouuu rrrrrooouuu  rrrrrooouuu. Il se promenait ainsi à dos humain. J'étais le premier funiculaire pour chat.
Je lui disais : "Mascar, tu es extraordinaire, tu es prodigieux, tu es phénoménal !".
Je le revois rentrer du jardin. Le soleil joue avec sa robe dorée. Silhouette svelte, fières moustaches blanches, yeux en amande, démarche royale. Un tigre.
Je me souviens des fugues qui ont jalonné ses deux premières années. Je m'arrachais les cheveux. Quatre, six, sept jours... Et puis je le retrouvais dans la maison, comme si de rien n'était. Il annonçait son retour par un petit gloussis. Et c'était la fête.
Je le revois accourir vers moi joyeusement en miaulant pour m’accueillir alors que je rentrais de Normandie. Il avait reconnu le bruit de la Tine ou entendu ma voix. Ces retrouvailles allègres avaient adouci la tristesse du retour.
Nous ne l'attendrons plus, il ne nous attendra plus. Nous ne le serrerons plus dans nos bras.
Il fut aimé, adoré, idolâtré. Divinité tutélaire des humains, protecteur du foyer, il a maintenant des ailes, il a acquis l'immortalité. Son esprit demeure en ces lieux où il est né et a vécu. Sa beauté est éternelle. Sa présence se perpétue dans nos cœurs à travers souvenirs, photos et récits. Mais cela ne me console guère.
Tu t'en es allé beaucoup trop tôt, Mascar. Tu nous manques.
Repose en paix, "mon Monchat"...

Mascaret, 10 avril 2007 - 28 janvier 2012

Le Lascar était la star de The Normand Bedroom. Vous le retrouverez, lui et ses exploits, ici (entre autres) :

La cousine Simone
Vol au-dessus d'un nid de matous
Chats et croisées
La nuit, tous les chats sont griffes
Mascaret, chat martyr
Une après-midi d'été
Tour de France










dimanche 6 juin 2010

Mascaret, chat martyr


Rassurez-vous, c'est une antiphrase ! (Mais vous vous en doutiez.)
Mascaret a été source d'inquiétude ces derniers temps. Il était patraque tous les quelques mois, ne mangeait plus. A chaque fois, traitement "classique" chez le vet : antibio et anti-inflammatoire. Prise de sang aussi : il souffre de troubles hépatiques. Bébert a le foie fragile !
En avril, suite à une de ces "crises", nouvelle analyse sanguine : ses transaminases ont fortement augmenté, alors que tous les autres paramètres sont normaux. La vétérinaire évoque la redoutable péritonite infectieuse féline, ou "PIF", incurable et mortelle. Elle demande un examen sérologique à un laboratoire parisien. Une semaine plus tard, les résultats arrivent :  Mascaret n'a pas contracté cette affection. Immense soulagement.
Mascar le Lascar a droit à un régime (dans tous les sens du terme) de faveur. La viande rouge est proscrite de ses menus. Pour préserver son petit foie délicat, je lui fais cuire des cuisses de poulet au bouillon, avec des carottes. Il faut s'assurer d'en avoir toujours en stock, car Monsieur y a pris goût et les réclame. (Inutile de préciser que l'intervention humaine est nécessaire pour les désosser.) Pour lui, ce traitement particulier va de soi.
Mascaret devient ainsi le premier chat à exercer le droit de cuissage.

lundi 26 octobre 2009

Chats et croisées



Il fait doux en cette fin octobre. Est-ce pour nous consoler du raccourcissement des jours ? Bonheur, en tout cas, de laisser la fenêtre de mon bureau entrouverte.
Je travaille (ou je bouquine). Je lève les yeux. Mascaret s'est matérialisé derrière la vitre. Il me fixe de ses grands yeux. Le message est clair. Il me demande silencieusement mais instamment de lui ouvrir. Je grogne mais me lève et m'exécute. Il saute dans la pièce avec un petit gloussis et disparaît. Il ne m'accorde pas un regard.
Je me dis que je suis bien bête. Mais bon. C'est mon chat. C'est Bébert. Je l'aime. Et je vais me rasseoir devant mon ordi ou reprendre mon livre.
Une petite brèche qui déconnecte du travail ou d'un monde imaginaire. C'est peu de chose et ça fait du bien.
Aimerions-nous autant nos chats s'ils savaient ouvrir les fenêtres eux-mêmes ?