dimanche 22 février 2009

Il n'est pas de fin aux choses du coeur.

Ainsi s'ouvre Lumière morte, le polar de Connelly que j'ai "attaqué" avant-hier soir. Un auteur peu suspect d'excès de sentimentalisme pourtant, même si son héros, l'inspecteur Harry Bosch, a au cœur des blessures mal refermées et ne se prive pas de le rappeler.
Il y a comme ça des phrases qui vous percutent, vous saisissent de manière si vive que leur rencontre ne semble pas due au hasard, comme si quelque voix venue de je ne sais où vous les avait soufflées, comme si j'avais ouvert ce livre et que la Fée avait posé sa patte juste dessus, même si à y réfléchir leur sens n'est pas si limpide que ça. Ou est, au contraire, trop évident. Celle-ci aurait pu être prétexte à des épanchements sur les amours perdus, par exemple. J'aurais trempé ma plume-clavier dans le souvenir. Il n'y avait qu'à se pencher. Enclencher la télécommande du petit robot explorateur d'épaves sous-marines. Qui fouille et inspecte avec précision les lieux du naufrage, mais remue toujours beaucoup de vase...
Il y a plus urgent, plus criant. Cougar, le chat de mon amie Claudine, vient de partir pour le Paradis des chats. Il n'avait pas dix-huit mois. Je suis triste pour petit Cougar, dont j'ai suivi avec inquiétude et espoir les dernières semaines, et pour son humaine, dont il était le préféré.
Par un effet "spéculaire" et peut-être tout simplement par égocentrisme, cette perte me ramène à d'autres drames récents. En 2008 j'ai vu partir cinq de mes chats. Je les ai vu souffrir. C'est intolérable. Et ça "reste". A la souffrance il n'y a parfois pas d'autre alternative que la mort. On ne sait jamais si on en fait assez pour eux. La culpabilité, telle une deuxième ombre, vous suit longtemps...
Petit Cougar courageux, je n'ai pas de photo de toi. Alors c'est mon Mercure qui parlera pour toi. Vous auriez le même âge. Lui aussi a souffert et connu une fin non méritée, et bien des larmes l'ont accompagné dans ses derniers moments - et après. Mais, au-delà de l'œuvre de la Grande Naufrageuse (ô ambiguïté. Ceci peut s'appliquer aussi bien à la mort qu'à la vie), les liens persistent. Sans quoi nous ne souffririons pas. Sans quoi nous n'espérerions pas. Sans quoi toutes nos joies et tous nos efforts seraient dénués de sens.
Repose en paix, Cougar.
Il n'est pas de fin aux choses du coeur.

samedi 21 février 2009

I'm Tolkien to you

Je viens de regarder Le Seigneur des Anneaux : les deux tours de Peter Jackson, d'après Tolkien. Ce n'est pas un film récent, direz-vous. Mais voilà, je m'adonne depuis peu aux délices de soirées DVD, j'ai donc une bonne dizaine de métros de retard et, surtout, à présent, je n'ai de cesse que de voir le premier volet et revoir le troisième (diffusé sur une chaîne publique voici un peu plus d'un an) ! Tel est l'impact de l'industrie du DVD sur les esprits fragiles ;-) !
Le film dure près de trois heures, le DVD en offrant la version longue. Le problème est qu'une fois arrivé aux dernières images, on ne se souvient pas, ou si peu, de ce qui s'est passé au début ! Gênant, vous m'avouerez, pour la compréhension globale ! Faut-il apprendre la sténo et s'entraîner à prendre des notes ?
Je ne connaissais pas l'œuvre de Tolkien. Longtemps j'ai cru que les films qui en avaient été tirés ne s'adressaient qu'aux ados attardés. Mea culpa ! J'ai aimé. J'ai adoré, même si l'histoire ainsi prise en cours de route pouvait sembler, dans sa complexité, fort obscure, et qu'une chatte moins béotienne que moi n'y aurait pas retrouvé ses petits ! Bref, je me suis trouvée directement plongée au cœur de l'affaire Elfe !
Les effets spéciaux sont époustouflants. Un faisceau touffu de savoir-faire multiples est mis en œuvre, autant de talents unis vers un seul but, et cela se ressent à chaque instant. J'aime, au cinéma, me laisser conter une histoire. Être emportée. Ici l'histoire est belle. Il y a de beaux acteurs, pour la fleur bleue qui sommeille en moi (et souffre, en dépit de mon âge canonique, d'insomnie chronique). Sauriez-vous me dire pourquoi je trouve les comédiens anglo-saxons meilleurs, plus pros, en un mot plus convaincants que leurs homologues français ? J'apprécie de plus en plus leur travail, un travail bien fait...
Tout ça pourrait n'être que de la poudre aux yeux. Pourtant, au-delà de ces images virtuoses, saisissantes, ces films ont un contenu. Ils nous parlent. On y trouve la bravoure et la lâcheté. La loyauté et la traîtrise. Le pouvoir qui corrompt tous ceux qui s'en approchent. Une morale universelle (mais n'est-ce pas un pléonasme ?) qui nous enjoint à espérer en l'humanité. Des valeurs, diraient d'aucuns, mais Dieu sait combien je déteste ce mot. Et la démesure qui nous fait si cruellement défaut, tant dans nos vies qu'au cinéma et, pis, dans nos rêves ! Pas de place pour la frilosité, la tiédeur. Quel est donc cet héritage qui nous a appartenu et n'est déjà plus nôtre ?...
Nous aurions bien besoin d'un peu de magie...
Je ne me suis pas amusée à identifier les symboles présents tout au long de l'œuvre. Mon analyse serait trop grossière. Et je crains de m'attirer les foudres posthumes de J.R.R. Tolkien, qui de plus ai-je lu n'aimait guère les Français !
Ces images - celles que nous voyons et celles qui par ricochet naissent en nous - sont comme les bribes d'un Âge d'Or que nous n'aurions pas connu, qui remonteraient doucement du fond du temps. Comme le Cor de chasse d'Apollinaire dont la voix déchire encore faiblement le silence - loin, si loin...
Le Silence des Anneaux ?...

Retouche d'image réalisée avec The Gimp.

dimanche 8 février 2009

Je ne pouvais pas ne pas...

Un samedi, fin de journée. On est à "mi-parcours" des soldes. Je fais un petit tour chez Kookai avant de rentrer, on ne sait jamais. Les remises vont jusqu'à 70 %, pourtant les rayons et les portants sont encore bien garnis. Parmi les modèles que je ne connais pas, je repère un top sans manches brun-rouge à l'imprimé "colliers africains" beige. Le nom du modèle : Garance !! Il y a encore ma taille. Pas sûr que la couleur m'aille, mais je ne perds rien à l'essayer. Il est un peu compliqué à passer, étant donné qu'il se compose d'un "dessus" de forme portefeuille et d'un "dessous" à bretelles uni, ce qui fait quatre bretelles en tout ! Je dois m'y reprendre en plusieurs fois. Mon obstination est récompensée. En sortant de la cabine, j'ai un choc. Par un jeu de drapé, le haut paraît asymétrique. Je crois voir Arletty dans une scène des Enfants du paradis où, après s'être défaite de sa robe trempée par l'orage, elle s'est élégamment enroulée dans le dessus de lit. La similitude ne saute peut-être pas aux yeux, mais je suis encore tout imprégnée du film, et il s'agit plus de l'esprit que de la lettre ! Quoi qu'il en soit ce nom de Garance n'est pas un hasard. Je ne peux pas passer à côté, je ne peux pas ne pas acheter ce top. Bonne pioche, la boutique fait ce jour-là une remise supplémentaire de 20 %. J'emporte le vêtement pour moins d'un quart de son prix initial. Merci la Fée !