Il sera ici question du trafic de cœurs. Pas d'un sordide négoce clandestin d'organes. Pas le muscle creux qui bat dans la poitrine, mais le fromage. Beaucoup d'entre vous le connaissent sans doute.
J'aime le cœur de Neufchâtel. C'est par chauvinisme. Un chauvinisme de horsaine pour qui tout ce qui vient de la terre aimée est sacré.
Je le préfère fondant. Il est aussi excellent chaud, en tarte, sur une pâte levée, relevé d'une pincée de muscade.
Autour de moi, les gens savent que j'aime la Normandie. Eux aiment le fromage. Alors, chaque fois que je vais "là-bas", j'en rapporte une cargaison. Au retour la distribution a lieu. Il y en a un pour la dame qui vient non seulement nourrir mes chats, mais leur parler et les caresser lorsque je suis au loin. Pour le garagiste, pour
Tout le monde s'extasie et se régale.
Face à ce succès, j'envisage de me lancer dans un trafic à grande échelle. Je passerai le permis poids lourd et rapporterai des chargements du précieux butin au nez et à la barbe des gabelous. Je fourguerai des cœurs sous le manteau. Les amateurs se les arracheront à prix d'or. Au bout de quelques mois de ce commerce aussi lucratif qu'illicite, je pourrai m'offrir une Excalibur ou une Porsche Cayman, voire une Twingo. Ce sera le bonheur !
Quant à moi, qui suis une petite maligne, je me réserve la bonde, qui ne se trouve que dans son terroir, chez les fromagers de Dieppe ou de Rouen. C'est la version cylindrique du neufchâtel. C'est encore meilleur. Ça "goûte" la Normandie éternelle, celle qui réside à jamais dans mon âme.
Comment ça, passer le permis 40 tonnes ??
Bon week-end !
Comment ça, passer le permis 40 tonnes ??
Bon week-end !