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lundi 20 mai 2013

Jubilé : la fête à Lara


L'an dernier, c'était celui, en grande pompe, de la Reine d’Angleterre. Cette année, c'est celui de Lara. Je parle, bien sûr, de jubilé. Mai 1999 - mai 2013. Je fête ce mois-ci les quatorze ans de l'arrivée de la "Très-Belle".
Lara, vous la connaissez. La voici sur le velours sanguine de mon pantalon. Je vous en avais déjà parlé, plus spécialement ici. Il était alors question de onze ans d'amour. Le temps a passé. Je la revois, voici quatorze ans, dans le jardin, à quelques pas de la maison, me fixant de ses yeux ronds, un peu saillants (comme ceux, vous ne l'ignorez plus, de la chanteuse belge à qui elle doit son nom, la pauvre), traversés de sentiments indéfinissables. Elle m'adressait un message subliminal. Elle savait. Elle avait choisi. Les points d'interrogation dans son regard n'étaient que question rhétorique. Oui, elle s'installerait ici, oui, elle resterait. Elle est toujours là, un peu plus maigre, peut-être. Toujours dynamique et joueuse, elle pique presque quotidiennement ses "crises de chat" qui l'entraînent dans un tourbillon vers le sommet des armoires et du buffet. Autoritaire, elle intervient dans les bagarres de matous pour séparer et tancer les pugilistes. Elle reste fidèle à elle-même.
Pour ce jubilé, point de réceptions fastueuses, point de parade fluviale (à quoi bon : il pleut) au programme. Mais un redoublement de câlins, de caresses, de baisers et de douceurs en pochons au prix du béluga. Moins royalement qu'outre-Manche, mais avec autant sinon plus de ferveur, c'est lampions, pétards et cotillons. C'est la fête à Lara ! Et je le lui chante sur tous les tons. Elle est bien la Reine des Chats !
On ne sait pas très bien quel âge a le Chat Noir. Dix-sept, dix-huit ans ? Plus ? Elle a en tout cas été nommée Doyenne de la Faculté. Il nous faut accepter que nous ne connaîtrons jamais certaines choses. Les chats sont très doués pour les secrets. Et les leçons de vie. Le chat est mystère. L'âge importe peu. Un an de plus ou de moins n'enlève rien à l'amour que nous portons au Tarsier Noir.
Dix-sept, dix-huit ans, c'est, à l'échelle humaine, un âge avancé. Peut-être a-t-elle servi de modèle à Steinlen pour ses fameuses affiches du Chat Noir et à Henry Cany, illustrateur attitré de la marque Marchal, pour imaginer sa face de chat emblématique. (Comme toute femme - et tout homme ! - Lara va me tenir rancune de la vieillir, là...) La Très-Belle a d'ailleurs, dans un photomontage-hommage, prêté ses yeux à Marchal, qui fête cette année son quatre-vingt-dixième anniversaire. Pour sa ressemblance avec le Matou aux yeux phosphorescents, elle est l'égérie honorifique de l'équipementier automobile à l'occasion de cette célébration.



Pour tout cela, Très-Belle méritait bien notre admiration et nos témoignages d'amour. Il fait froid, il pleut, il vente. Mais quel que soit le temps, le mois de mai est le mois de Lara.

Pour terminer, une superbe chanson interprétée par son homonyme Lara Fabian et Maurane, peut-être ?

jeudi 9 août 2012

Le Chat et le Lion

Non, ce n'est pas une fable méconnue de La Fontaine, exhumée des archives longtemps oubliées de quelque collectionneur. Qu'est-ce qui peut bien, alors, réunir les deux félidés, la divinité familière et le "roi de la savane" ?
J'ai récemment rendu hommage au Chat Marchal et, l'an dernier, je racontais mon incursion dans l'univers du Lion Peugeot. Le Chat, le Lion... L'évocation de ces emblèmes à la célébrité mondiale m'a amenée à m'interroger sur l'"usage" des félins dans le domaine de l'automobile. Pourquoi équipementiers et constructeurs ont-ils fait appel à eux ? Nous connaissons, bien sûr, les marques susmentionnées. Côté "lourd", comment ne pas citer Jaguar, représenté par le fauve d'Amérique Latine divinisé par les Olmèques et les Mayas ? Et Panther, marque anglaise spécialisée dans les modèles "néo-rétro", mélange de carrosserie à l'ancienne et de mécanique d'aujourd'hui, dont le nom est à la fois référence et défi à la précédente ? Il y eut aussi, dans les années 70, la mythique De Tomaso Pantera... On l'imagine, rampant sur le bitume, tel le fauve éponyme prêt à fondre sur une proie... Enfin, n'oublions pas le Chat blanc mascotte de l'enseigne Feu Vert, qui, s'il est apparu plus tardivement dans l'histoire, n'en met pas moins son astuce au service des automobilistes avec un dynamisme communicatif et leur prodigue ses conseils avisés. A noter qu'entre 2005 et 2009, le protagoniste des publicités était un matou nommé Ramsès.
Le félin, c'est une vision de la voiture. Celle-ci s'identifie à l'animal, s'en approprie les qualités (ou du moins le publicitaire malin veut-il créer dans l'esprit des clients cette association). A une vue perçante se conjuguent puissance, souplesse, élégance, rapidité, endurance, voire agressivité. Un moteur rugit ou ronronne. En outre, le chat, petit ou gros, qu'il soit logo en relief dans le verre d'un phare ou bouchon de radiateur, est plus évocateur qu'un symbole abstrait comme le Losange ou les Chevrons, plus propre à titiller l'imaginaire et à susciter émotions et attachement.
Las, ces figures animalières, totems dont les vertus se sont transférées aux objets qu'ils symbolisent, ont tendance à perdre tout réalisme, à se désincarner, passées au moule aseptisant de la 3 D et de la palette graphique. On en a fait des personnages de Pixar ou de Disney. Le Jaguar bondissant du constructeur de Coventry n'a plus la silhouette souple et élancée du fauve, mais a adopté la face grimaçante, nettement moins sexy, d'une divinité précolombienne. Le prédateur s'est bien assagi.


Ce n'est pas beau de tirer la langue...

Le Lion Peugeot, un peu raide, tient à présent du robot (rappelons-nous qu'il est né en 1847, à l'époque où la marque fabriquait des outils, bien avant la naissance de l'automobile. On dit qu'il s'agissait d'une analogie entre les canines du grand carnassier et les dents d'une scie). Quant au Chat Marchal, réduit à une tête rouge stylisée à l'extrême, il a perdu, sur les emballages, ses yeux jaunes emblématiques. De fait, tournant le dos à ses origines, le label ne propose plus les dispositifs d'éclairage qui ont fait sa renommée et sa gloire, mais des balais d'essuie-glace, des bougies et du liquide et des plaquettes de freins. Il existe encore un Chat Marchal plus digne de ce nom, je l'ai trouvé après bien des recherches, mais là encore il sent l'ordinateur à plein nez. Comme le Chat Feu Vert, réalisé depuis 2009 à partir d'images de synthèse. Que voulez-vous, l'animalité (qui nous ramène à notre propre condition d'animaux) a mauvaise presse. Zappée, la Bête ! Et la dictature du jeunisme ne touche pas que les humains.

Une minette qui a choisi le Lion.

Bientôt 90 ans, le célèbre matou, quand même !

En dépit des vicissitudes de la modernité, félins et voitures sont deux espèces qui s'entrecroisent et s'allient depuis l'aube de l'automobile, dont la première a accompagné les progrès...  Les deux sont entrées de concert dans la légende. Une union dont les exemples résistent malgré tout au temps...
Ah oui, bien sûr, j'allais oublier le Tigre Esso !

Merci à mes amies blogueuses et mes amis blogueurs qui se sont proposés de chercher la plaque publicitaire Marchal lors de leurs expéditions sur les brocantes...

dimanche 22 juillet 2012

Le chat Marchal


Il y a quelques années, une femme très intelligente m'a dit que je ressemblais à la publicité pour les phares Marchal, cette face de chat stylisée aux yeux étincelants. Je ne suis pas sûre que c'était un compliment. D'abord je ne me suis jamais trouvé une tête de chat. Je n'ai ni vibrisses ni oreilles pointues. Et le minet peut exprimer aussi bien la vivacité que la fourberie. Le chat - surtout noir - reste un être maléfique. Le chat, c'est l'ennemi. Mon interlocutrice m'avait promis de m'offrir la fameuse publicité. C'était, je me rappelle, au cours d'un dîner tardif (et bien arrosé), dans la nuit tombante, au bord d'une piscine. Les grillons stridulaient. La promesse sombra dans l'oubli et je ne reçus jamais le présent.
Le chat Marchal, tout le monde connaît. C'est l’identité de l'équipementier. Voici quelques dizaines d'années, son masque en noir et jaune figurait, embossé dans une plaque de métal laquée ou émaillée, dans tous les garages. Il devait y avoir une de ces publicités chez l'électricien automobile à qui mon grand-père confiait ses voitures. Au fond, le chat Marchal, c'est mon enfance, les vacances et le contrôle qui précède les grands départs. Le félin toujours attentif présidait à la sécurité des voyageurs et se portait garant en personne de leur arrivée à bon port.


La légende veut qu'en 1923, Pierre Marchal, alors qu'il rentrait sa voiture dans son garage, capture dans le faisceau de ses phares le regard phosphorescent de son chat noir (que je m'imagine être le sosie de Lara). Il est vrai que les yeux des chats sont associés à la notion d'une vision nocturne parfaite, osons le mot, à la nyctalopie. Une image et un slogan étaient nés : "Je ne prête mes yeux qu'à Marchal".
Avec ces yeux dispensateurs de lumière, le matou érigé en mythe devient dès lors omniprésent, indissociable de la marque. Optiques, bougies d’allumage, balais d'essuie-glace équipent tant le véhicule de Monsieur-tout-le-monde que les bolides de course. Au cours des décennies, la société Marchal accumule innovations et trophées en compétition. C'est elle qui inventa en 1962 les phares à iode. Pendant ce temps, Henry Cany, artiste ailurophile, illustrateur de revues d'automobile, décline le chat noir, âme et emblème de la marque, dans toutes les circonstances, sur routes et circuits, accompagné du drapeau à damier, jusqu'à la version épurée qui nous est familière.

Une affiche signée Jean Colin

Ces vieilles pubs me rendent nostalgiques. A présent, si le célébrissime logo a disparu de notre quotidien, il reste vivace dans les esprits. Il appartient à la mémoire collective, à la longue légende de l'automobile, à l'image d'une certaine époque. En 1980, l'entité "SEV Marchal" a été absorbée par un géant de l'équipement automobile*. Mais il subsiste de son ADN dans l'éclairage de nos voitures.

Les yeux des chats sont toujours des phares. Ils éclairent et guident. Et j'aime l'idée que ce regard scintillant, aujourd’hui encore, fasse preuve pour nous d'une vigilance aiguisée et, forant les ténèbres, pourvoie à une sérénité absolue par tous temps et garantisse au conducteur solitaire une route nocturne sûre.





Je sais que des amies blogueuses et des amis blogueurs sont plus chineuses ou chineurs que moi. S'il leur arrive au cours d'une équipée de mettre la main sur cette fameuse plaque... L'appel (de phares) est lancé !

* Rectificatif : un responsable de Valeo a bien voulu m'apporter ces précisions :
"SEV-Marchal n'a pas été "absorbé" en 1980, l'entreprise a "fusionné" en 1971 par échange d'actions avec un autre équipementier français spécialiste du freinage et de l'embrayage, la "Société Anonyme Française du Ferodo" (SAFF).
Ces deux entités, aux activités complémentaires (SEV Marchal pour les équipements électriques, électroniques et les accessoires auto - essuie-glaces, avertisseurs, bouchons... -, SAF-Ferodo pour le freinage et l'embrayage), forment donc un seul et même Groupe dès 1971 et choisiront de prendre un seul et même nom en 1980, pour signifier leur unité.
La Marque Marchal sera toutefois conservée après ce changement de patronyme."