lundi 2 août 2010

Permis de conduire

 

J'ai passé le permis de conduire le 31 juillet... il y a quelques années. Je pense souvent à ce jour, décisif dans ma vie. J'étais absolument terrorisée. Je me revois marchant vers le terre-plein de la gare, où l'examen débutait. J'avais envie de faire demi-tour. Mais voilà, le permis, je le voulais. Il en allait de mon amour-propre. La motivation a pris le pas sur la trouille. Et je suis descendue de la voiture avec en main le fameux papier rose. La duchesse d'Uzès n'était pas ma cousine. J'étais prête à faire mes premiers kilomètres et mes premières armes sur la Talbot Horizon de ma mère. J'étais prête à apprendre à conduire. Enfin.
Me voilà à présent avec une expérience de deux bonnes décennies de conduite derrière moi. Mais je n'ai pas oublié l'émotion et l'anxiété des "premières fois" en solitaire : Lille, Rouen, Saint-Malo, Paris...

Je montrais déjà des prédispositions...

Le permis, c'est mon diplôme le plus utile. La preuve, grâce à lui j'ai eu la chance de conduire toutes sortes de voitures (la photo en témoigne.)
Il m'est ainsi passé quelques phénomènes entre les mains. Des autos démoniaques. J'en frémis encore. Une 405 Mi 16, voiture-culte (et beauf) de la fin de années 80. Mon patron me la prêtait. Je me sentais minuscule, perdue dans un habitacle trop grand pour moi. Elle avait un défaut : l'accélérateur se bloquait à 180-190 à l'heure. "Si ça arrive, tu n'as qu'à retirer la clé de contact", m'avait dit mon patron, la bouche en cœur. Ben tiens...  Heureusement pour moi je n'ai jamais appuyé trop fort sur le champignon... J'ai conduit une Alfa 155 TD qui me faisait peur, avec ses presque deux tonnes et sa tendance à s'emballer. Un char d'assaut ! J'avais l'impression de ne plus contrôler quoi que ce soit. J'en descendais complètement crispée, pantelante, en nage, avec le sentiment d'avoir frôlé le pire. Dans le genre cheval rétif, l'Alfa GTV 2,5 l n'était pas mal non plus. Et terriblement gourmande. Je ne vous le cache pas, je voue un culte à Alfa Romeo. Mais au-delà du mythe, de la légende, les six cylindres en V me donnaient du fil à retordre sur la route. Certes le son du moteur était joli. Quant à l'absence de direction assistée, je ne vous dis pas. Il fallait des biceps gonflés aux anabolisants. Il y a eu d'autres voitures qui aimaient prendre le commandement des opérations et ne demandaient qu'à filer et vivre leur vie, l'accélérateur à peine effleuré. J'étais partagée entre griserie et angoisse, sensations et raison, ivresse de la vitesse et crainte des argousins... et de la casse : mieux vaut ne pas trop cabosser une voiture qu'on vous prête. Ce qui me rendait encore plus vigilante. Mais je le reconnais, difficile de résister à l'appel pressant de deux cent cinquante chevaux hennissant sous le pied... Ça crée des souvenirs. Finalement je me demande si tous ces prêteurs en apparence pleins de confiance et de bonne volonté ne voulaient pas ma mort. C'est une hypothèse à creuser.
A côté de ça voici quelques années je me suis régalée à conduire une Fiat Doblo de location, confortable et sécurisante. Comme je faisais part de ma satisfaction à l'employée de l'agence, celle-ci me répondit que les clients n'aimaient pas louer ce modèle, qu'ils ne trouvaient pas "élégant". Parce qu'un 4X4 est élégant, peut-être ? N'empêche que moi, depuis, je rêve d'une Doblo. Elle est sympathique. Et rustique. Comme moi.
Que cela ne vous empêche pas de me faire essayer votre Porsche Cayman, votre Ferrari ou votre Bugatti Veyron, enfin le bolide que vous bichonnez dans votre garage. Je ne pourrai refuser une si généreuse proposition.

Illustration : Autoportrait à la Bugatti verte, Tamara de Lempicka (1925)

5 commentaires:

panti a dit…

As-tu déjà essayé la conduite d' une bétaillère??
Bisous d'une mule kamikase!!!!

Philippe a dit…

A part mon vélo ou mes rollers, je ne pourrais pas vous faire essayer grand-chose. Sans permis, ma bonne volonté ne peut guère aller plus loin ! ;-)

Anonyme a dit…

C'est vrai! faire du vélo, le long de la Seine, vers la mer, c'est descendre vers le Havre.Loin des baies, aime, double V., l'odieux.

LE CHEMIN DU BONHEUR a dit…

J'avoue mon incompétence en ce qui concerne les voitures, enfin les noms de voitures ! Il m'arrive d'oublier la marque de la mienne !
Mes premières voitures des coccinelles... Dont l'une que j'avais peinte de toutes les couleurs !
Bisous colorés

Unknown a dit…

Très joli texte