dimanche 14 avril 2013

Régime carnet


A Stéphane J.

C'est vrai qu'ils sont beaux, et même magnifiques. Depuis une dizaine de minutes, je passe et repasse devant eux, les touche, les ouvre avant de m'en éloigner comme si j'étais retenue par une force invisible.
Je réfléchis, soupèse... Mon sac pèse un âne mort. Mais bon, un sac trop lourd n'est pas un argument recevable : on y trimballe des objets bien moins utiles et plus pondéreux. Seul le dos y trouve à redire (c'est déjà beaucoup, mais...).
Comme souvent à mon habitude, je repars les mains vides, non sans les avoir photographiés avec mon téléphone. Je poste une photo sur Facebook, comme pour les contempler encore et me donner le temps de réfléchir. Un de mes plus fidèles clients s'extasie. Comment ai-je pu ne pas craquer ? Il est féru d'écriture et de tout ce qui tourne autour de cette activité. Des objets hautement indispensables.
Prise de remords, je retourne au magasin deux ou trois jours plus tard. Ouf, ils sont toujours là ! Il y a le petit et le grand modèle. Le dilemme est vite résolu : j'en achète un et ma mère m'offre l'autre. Un pour le sac, un pour le bureau. Leur simple possession me met en joie. Mais je me dis quand même "Que vais-je en faire ?".


Ces objets du désir, ce sont des carnets. Des carnets "à tout", au papier ligné champagne. C'est leur apparence qui m'a séduite : leur couverture s'ornent de chats stylisés. Elle décline les bleus, les roses et les ors irisés. Un rabat aimanté permet d'en assurer l'herméticité. Je me dis que Laurel Burch, l'artiste américaine dont l'imagination a produit ces merveilleuses dessins teintés de poésie et spiritualité, devait beaucoup aimer les chats.




Peu à peu, j'imagine des destinations : inscrire le nom d'un rouge à lèvres ou le titre d'un livre. Griffonner un numéro de téléphone. Noter au vol l'idée, la phrase avant qu'elles ne s'échappent irrémédiablement, glisser la fleur cueillie au jardin ou au bord du sentier, ou encore, pliées en deux, des "touches" parfumées récoltées dans une parfumerie.
Merci, Stéphane. Vos propos ont fait leur chemin en moi et m'ont permis de vaincre mes faibles et vaines réticences...
Creusets, pépinières, couveuses où l'on jette pêle-mêle fragments insignifiants et trésors, ces carnets sont, sous leur forme compacte, des espaces de liberté infinis qu'on emmène partout avec soi, de précieux partenaires qui prolongent l’œil, la main et l'esprit. Liberté, oui, parce sur leurs pages vierges, qui se déploient comme des ailes, peuvent s'écrire tour à tour passé, présent et avenir.


J'ai trouvé ces carnets dans un Espace Culturel Leclerc.
On peut se les procurer ici.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'ils sont beaux ces carnets, bleus coffres à trésors gardés par des félins, l'un pour la lumière du jour et le sac à main, l'autre, bleu, d'une nuit éclairée par des papillons, pour les rêveries dans la douceur d'une chambre normande.

Triskell a dit…

Tout est dit, et magnifiquement. J'avais fait un billet (modeste et sans comparaison avec le tien) en mars 2012 sur le bon usage des petits carnets. C'est une coutume tenace chez moi, je suis perdue sans. J'y note absolument tout, j'ai besoin d'écrire, j'ai besoin du crayon et du papier, lorsque je farfouille dans mon sac à la recherche de mon fucking portable, et que je sens la présence bien-aimée de mon carnet, cela me rassure...
Je pensais que tu en possédais déjà un depuis longtemps ! Mais voilà la lacune réparée. Bonne journée printanière.

vérod'i a dit…

Rigolo. J'en ai un comme ça. Petit.
On me la offert.
Quelqu'une qui connait mon gout pour les carnets et pour les chats.

Bonheur du Jour a dit…

On m'en a offert un il y a quelques années et j'ai beaucoup aimé l'utiliser. Ils sont effectivement absolument magnifiques.

Charlotte a dit…

oh oui, des carnets à tout, des carnets pour tout, pour noter, pour rêver, pour se souvenir... surtout quand ils sont aussi jolis et gais !