Je me suis décidée, à la faveur d'une remise au Printemps. L'Heure Bleue, mon vieux compagnon, est de retour. Il ne m'a jamais vraiment quittée (par là j'entends que j'en ai toujours gardé un flacon, mais je me sens bien hypocrite en proclamant ma prétendue "fidélité").
Guerlain. Une connotation bien trop BCBG pour moi. Des jus classiques. Des souvenirs pas forcément agréables. Porter L'Heure Bleue, c'était refuser d'évoluer, de secouer ma mue. Depuis quelques années je me suis tournée vers les Lutens, ces puissants philtres orientaux. Et puis.
Guerlain. Une connotation bien trop BCBG pour moi. Des jus classiques. Des souvenirs pas forcément agréables. Porter L'Heure Bleue, c'était refuser d'évoluer, de secouer ma mue. Depuis quelques années je me suis tournée vers les Lutens, ces puissants philtres orientaux. Et puis.
J'ai commencé par quelques pschitt d'eau de parfum, le soir. C'était un besoin que j'éprouvais avant de me pelotonner sur le canapé, devant un bon DVD, dans une lumière douce. Mon parfum oublié m'apportait plaisir olfactif et réconfort. Je retrouvais le matin sur ma robe de chambre (celle qui fait fuir les araignées) ses notes de fond balsamiques et poudrées. Une sorte de réappropriation. L'atomiseur n'est pas neuf et le parfum s'est peut-être altéré. Parfois il me semble que oui, parfois je retrouve toutes ses notes intactes. Elles exhalent même des accords insoupçonnés jusque là : le Sénophile que l'on mettait sur les fesses des bébés "de mon temps", la pâte d'amande, la cire d'abeille (mais peut-être est-ce dû au fait qu'il a "tourné", justement ?). Il y a le piquant, l'amer et le doux. Pour en avoir le cœur net, j'ai re-senti l'eau de toilette voici peu, sur mon bras, pas sur une mouillette. J'ai découvert qu'elle me plaisait toujours. Ses notes sont moins insistantes, plus douces. L'eau de parfum possède quant à elle une autre dimension, qui amplifie certains accords...
Les deux "versions" m'enveloppent d'une aura sacrée protectrice.
Une histoire faite pour durer de nouveau ? Je ne sais pas. Mais je sais que si les amours passent, les parfums restent.
C'est donc au stand Guerlain du Printemps que je suis passée à l'acte.
Les deux "versions" m'enveloppent d'une aura sacrée protectrice.
Une histoire faite pour durer de nouveau ? Je ne sais pas. Mais je sais que si les amours passent, les parfums restent.
C'est donc au stand Guerlain du Printemps que je suis passée à l'acte.
La femme est un roseau dépensant.
7 commentaires:
Vos textes sur les parfums sont beaux et émouvants, dans cette manière de dévoilement intime et pudique à la fois. J'ai lu celui-ci deux fois, dont une à voix haute. Ma façon de re-sentir votre parfum d'écriture.
Une si jolie chute pour un magnifique poème en prose... La musique des parfums rafaëliques.
Comme j'aimerais avoir ce don de l'écriture!!!!!
Maman Mule
Très beau, merveilleusement dit, comme Philippe je l'ai relu une deuzième fois pour le plaisir des mots et de l'imagination, amitié Martine
J'aime beaucoup "secouer ma mue" :)
J'adore ce parfum...
Quelle jolie façon de parler de l'addiction pour un parfum.
L'odeur est souvent attachée à une personne.
Chez moi, chacune de mes amies a son odeur, reconnaissable entre 1000.
J'aime la fidélité du parfum chez quelqu'un.
Elvézia
Enregistrer un commentaire