vendredi 25 septembre 2009

Ecrits et larmoiements



Séjour en Normandie reporté depuis des semaines, des mois, même... je désespère. Je m'étais promis d'"essayer" une chambre d'hôtes en bordure de Seine à Duclair, fraîchement repérée sur le Net. Je m'étais promis beaucoup de petits voyages cette année, et puis...
Je suis clouée ici. Je vois la chambre normande se transformer en mirage, s'éloigner.
Les soucis se sont accumulés. Des travaux d'étanchéité qu'il faut envisager sur mon toit, des réparations sur ma voiture  ("la Tine") qui vieillit...  Des choses matérielles, certes, mais qui affectent et le moral et les finances.
Condamné à l'immobilité, on se trouve des prétextes : le couvreur qui doit passer pour faire un devis, ma chatte Taïga qu'il faudra conduire chez le vétérinaire pour s'assurer que la suture cicatrise correctement (elle a dû être "recousue" suite à un vilain abcès qui ne lui a plus laissé de peau sur une grande partie du cou)...
Rien n'avance et l'été est passé...
Je plonge dans des bouquins pour échapper mon environnement que je n'aime pas. Un pis-aller ! Ainsi, à défaut d'autres destinations, j'ai beaucoup voyagé en Terre du Milieu ces derniers mois. Il y a des gens qui rêvent d'y vivre et ont encore moins de chances que moi de voir leur désir se réaliser. Relativisons, donc. Mais, quand même...
Les dîners au Comptoir à Huîtres me manquent. Je suis même prête à me contenter d'un café face au port de Dieppe ! Au Mascaret, par exemple, ce café qui porte le nom de mon "Tout-Doré" ! Et les fameuses brebis de Douvrend que je vois (lorsqu'elles sont de sortie) en passant par ma petite route et qui n'ont pas leurs pareilles au monde !
Et une bière au "Big"... Et simplement flâner dans les rues de Rouen, capter l'atmosphère de ma ville grise et bleue...
Faut-il renoncer, se résigner ? Se dire qu'on n'ira plus "là-bas" - trop de soucis, de contraintes - et l'accepter ? Apprendre à se contenter de ce qu'on a ? De petites distances, de petits "ailleurs" ? Est-ce là la sagesse ? Je ne suis pas sûre que les "privations" mènent à la béatitude...
Penser à la Normandie est-il le meilleur moyen de se rendre malheureux ? Je me refuse encore à le croire...

3 commentaires:

Martine a dit…

Pour moi aussi, pas de normandie cette année, 2 fois j'ai cru que ce serait possible, 2 fois j'ai du renoncer! Heureusement ma fille et son normand y vont à ma place et me la raconte avec des photos! Et je découvre que voyager en livres et en images me plait bien, car mon énergie n'est plus la même depuis 2 ans, ni mon esprit aventurier,mais mon imagination,elle, reste intacte... amitié Martine

Anonyme a dit…

Un jour, on se décide, soudainement, sans l'avoir précisément prévu et on comprend qu'on peut, qu'on la fait qu'on pouvait le faire et qu'on recommencera...

Philippe a dit…

L'objet de notre désir est à un pas, mais qu'il est compliqué à franchir ce pas ! Nous y sommes presque, nous le voulons et puis tout semble se liguer à nous en éloigner. Les circonstances ne sont pourtant souvent que le maigres déguisements de nos entravements intérieurs...