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dimanche 9 décembre 2012

Cirage de pompes


Il faut que je vous avoue un vice caché : j'aime cirer les pompes. Les miennes uniquement, et au sens propre, si je puis dire.
Prendre soin de ses souliers est une activité qui procure relaxation et satisfaction. Rien de tel que d'avoir les mains ainsi occupées pour évacuer le stress et retrouver la sérénité. On se vide l'esprit et on est content du résultat : des chaussures propres et brillantes comme un sou neuf qu'on est fier d'arborer aux pieds. On leur doit bien ça. Et c'est toujours sans acrimonie aucune que je m'attelle à cette humble - mais ô combien essentielle - tâche.
Récemment, dans un grand élan d'énergie nettoyeuse, bottes et bottines y sont passées.
J'aime bien les cordonneries à l'ancienne (un pléonasme ?) qui tendent à se faire rares, les odeurs de cuir et de colle et tout l'arsenal des produits destinés à rendre une nouvelle jeunesse à nos grolles. J'ai donc acheté chez mon cordonnier une petite boîte de cirage noir de la marque Woly. Le top. Il me semble qu'autrefois l'emblème de Woly était un chat blanc. Je revois les anciennes publicités. Et puis j'aime l'odeur du cirage. Je garde en mémoire celui aux effluves de térébenthine que je trouvais à la boutique de l'abbaye de Saint-Wandrille, compact dans sa boîte ronde en fer-blanc. Est-ce pour cette raison que Normandie et activité "ciragière" sont, chez moi, liées ? Avec un soupçon de nostalgie ? Le Woly quant à lui sent l'amande amère. Il contient peut-être de l'acide cyanhydrique. C'est pour cela que je me suis bien gardée d'y goûter (en général je ne goûte jamais le cirage). Vous imaginez : morte le chiffon à la main, et même pas droite dans mes bottes, puisque j'étais déchaussée.
C'est de pompes funèbres qu'il aurait dès lors été question.


Et c’est l’occasion d’écouter le grand Félix Leclerc.