dimanche 10 février 2013

Les envies

 Ma bergerie virtuelle... et artistique !

Alors que je me demande si j'aurai ma propre Chambre Normande un jour, j'ai eu envie, après mes regrets, de vous parler de mes... envies. Je vous avais pourtant assurés de ne poster qu'une seule et unique liste, cet exercice n'étant pas dans mes habitudes, mais voilà, comme pour faire contrepoids, ce sujet s'est invité, imposé, devrais-je même dire, et a exigé le droit de parole.
Une envie, c'est ce qui nous projette dans l'avenir, nous aide à avancer, à nous défaire de nos regrets, à faire le deuil de nos deuils. C'est peut-être une manifestation de l'instinct de survie mais aussi, si je puis ainsi m'exprimer, un symptôme de bonne santé et de vitalité. Cependant, il est plus facile de parler des regrets que des envies parce que, si les regrets sont acquis, les envies, on n'est jamais sûr de les réaliser. Au moins les regrets on les connaît à fond, on les côtoie (presque) tous les jours, ils nous accompagnent, s'accrochent à nous comme des morpions. L'envie comporte une notion d'immédiateté qui sous-entend sa prompte satisfaction, mais je puis me tromper, tandis que les regrets ont une fâcheuse tendance à s'installer "confortablement", en tout cas durablement, dans nos mémoires. Et puis ils "se tiennent" et forment un groupe cohérent, qui se serre les coudes, tandis que les envies, elles, peuvent être fluctuantes et contradictoires. Sans compter qu'elles en révèlent sans doute beaucoup plus nous.
Ajoutons qu'il faut distinguer l'envie du projet, du souhait, du fantasme, du rêve, le passager du durable, le futile de l'indispensable, le possible de l'utopique. Ce qui demande du discernement et, parfois, du temps. C'est tout un art.
Bref, il s’agit en gros de faire le grand écart entre ce qu'on n'a plus et ce qu'on n'a pas (encore, peut-être). Sans que ça ressemble à un déballage.

Are you ready ?

J'ai envie de :

- Filer à Paris pour visiter l'exposition "Autour du Chat Noir, arts et plaisirs à Montmartre 1880 - 1910" au Musée de Montmartre. Elle devait s'achever le 13 janvier mais a été prolongée jusqu’au 2 juin. Une bénédiction pour les amoureux des chats et de la Belle Époque. Envie de me plonger, au travers de souvenirs bien concrets, dans l'effervescence intellectuelle et artistique et l’esprit libertaire qui régnaient sur le fameux cabaret. Une expédition parisienne était prévue le mois dernier, mais les manifestations de taxis puis les conditions météo se sont mises en travers de mon chemin. Et puis le travail, et d'autres choses. Mais pas question de renoncer à ce rendez-vous avec la vie montmartroise de jadis ! Et d’aujourd’hui !

- Dans la foulée, un braquage petit tour aux Salons du Palais-Royal pour en ressortir avec deux-trois jus en flacon-cloche. Je sais déjà lesquels. Mais le banquier risque de ne pas apprécier ces folies. Alors je serai sage et me contenterai d'un seul parfum. Je sais lequel.
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 - Une Alfa Romeo Mito. Parce que "Alfa un jour, Alfa toujours".

- Une plaque publicitaire Marchal d'époque. Celle que je n'ai jamais trouvée ou plutôt que j'ai vue en ligne, hors de prix.

- Un macaron à la pistache. En grand modèle. Pour moi toute seule.

- Une croisière sur l'Express Côtier. Ou, plus largement, découvrir la Norvège.

- Un foulard Christian Lacroix.

 Hmm, quelques grammes de soie autour du cou (alors que je ne suis pas très foulard)...

- Un ou des moutons. Parce que j'aime les moutons. Et les brebis. Mais les seuls que je possède pour le moment sont en bois et signés du peintre normand Dominique Nourry. A quand un troupeau (même à la rigueur un troupeau composé d'un mouton) et une houlette ?

- Quelques œuvres de Nourry, justement, pour alimenter ma "collection".

- Reprendre un "régime de croisière" dans mes escapades, quelque peu laissées de côté ces temps-ci. Paris, Saint-Malo, le Val de Loire... Retrouver des lieux chers, découvrir des lieux inconnus, choisir d'autres ailleurs.

- Un dîner en tête à tête avec Mark Harmon, qui est bien l'homme le plus sexy du petit écran.

- Visiter L.A.. Compatible avec ce qui précède.

- Un nouveau job, ailleurs. Paris, Rouen ? Oui, l'écrivain public souhaite tirer sa révérence, le temps d'achever les travaux en cours (et peut-être de concrétiser un projet), quitter sa petite ville qu'elle n'aime guère et trouver "la sécurité de l'emploi". Pour faire quoi ? Assistante d'un vieux savant ou d'un écrivain (je pense à Nelly et M. Arnaud), rédactrice ? Bergère, en ville, ça risque d'être difficile...
Avis aux patrons potentiels...

- Rencontrer autour d'un café ou d'un thé quelques fidèles visiteuses et visiteurs de mon blog. Une excellente raison de bouger !

- Me faire couper (un peu) les cheveux. Histoire de ressembler à quelque chose avant ces éventuelles rencontres ?


Bon, j'arrête là ! Avant que cette énumération ne devienne fastidieuse et parce qu'il faut bien un peu de temps pour faire décanter ces souhaits - mais pas trop.

Quand on y réfléchit, on se dit que les envies ne surgissent pas ex nihilo, ni par hasard, elles s'enracinent dans nos souvenirs, dans notre histoire. Quand bien même on désire changer de coiffure, de téléphone ou de parfum, soi-même on ne change pas. La continuité est là, même si parfois elle s'opère par... saccades. Ou par tâtonnements. Quand enfin on tourne certaines pages.

Alors, envies, espoirs, projets, rêves ? Les semaines, les mois à venir en décideront. Et si leur réalisation ne dépend pas que de moi, je me réserve le droit de raturer ou compléter ma liste. Le premier désir, c'est le désir de liberté.

Illustration : site Madame Dutilleul.


5 commentaires:

Anonyme a dit…

De si belles envies nous donnent envie de les satisfaire! Et puis elles révèlent si bien tout ce que tu dois être : distinction, beauté, exigence et fantaisie; diversité plus que contradiction! Alors, pour une prochaine rencontre avec les visiteuses ou les visiteurs de ton blog, je m'inscris pour le macaron à la pistache!
Je ne sais si un vieux savant dont tu serais l'assistante ne deviendrait pas bien vite l'assistant d'un écrivain comme toi!

Triskell1 a dit…

Les envies, c'est parfois ce qui précède les regrets, mais n'est-ce pas ce qui fait toute la complexité de l'humain ? A ce stade, on peut encore détricoter le chandail et changer d'envies sans conséquences. C'est lorsqu'elles sont assouvies que cela se corse...
Je t'ai retrouvée à 100% dans ta liste (il faut dire que je suis une fidèle de la NB).
Je te souhaite donc une croisière de rêve sur l'Express Côtier à manger des macarons à la pistache avec Marc Harmon. Il t'a offert le carré de soie Lacroix qui claque au vent norvégien, qu'il a pris soin de parfumer à ce que-tu-veux de Serge Lutens.
Je peux garder tes chats pendant ce temps-là si tu veux ;-)

Hélène Flont , french illustrator a dit…

Nos désirs se succèdent et sont de bienheureuses et salvatrices fulgurances dans nos vies . Moi-même qui vous parle et pas plus loin que Dimanche dernier, je rêvassais devant les images du fameux train de luxe, le Royal Scotsman , hésitant entre le très distingué Homes & gardens tour, et le tantinet bambochard "Classic Whisky journey"......

EmmaB a dit…

De blog en blog je découvre le tien, horsaine aussi, en plein pays de Caux, tes mots me parlent assez, même si je préfère les câlineries pataudes des chiens au ronronnement des matous. Bergère à Rouen, je ne te le conseille pas,il y a eu un précédent célèbre, ça s'est mal terminé pour elle:-))

Philippe a dit…

Certaines de vos envies ont plus à voir semble-t-il avec des projets qu'avec des rêves où des fantasmes passagers. Changer de job et de lieu de vie, voilà qui, sans doute, occupe davantage votre esprit que ce Mark Harmon que je ne connais même pas et dont je ne suis pas du tout jaloux !! ;-)
Mais faire qu'une envie de changement devienne un objectif n'est pas simple. Il y a les résistances intérieures à identifier et à neutraliser, le contexte économique plutôt sclérosant par ailleurs...
À cœur vaillant ceci dit rien n'est impossible. Tout, au final, est question de choix.

Si vous venez à Paris d'ici juin, faites-moi signe, je serais heureux quant à moi de ne pas avoir le regret de ne vous avoir pas rencontrée.