Après ceux d'Arnadur Indridasson, j'ai découvert voici peu les romans policiers d'Arni Thorarinsson. Deux d'entre eux sont disponibles en France : Le temps de la sorcière et Le dresseur d'insectes. Des titres énigmatiques tirés de chansons plus ou moins oubliées.
D’emblée, nous avons droit aux clichés inhérents au genre : le narrateur et enquêteur est un journaliste, Einar, qui traîne un passé d'alcoolique. Solitaire, désabusé, il n'en porte pas moins sur ses congénères un regard compatissant. Son intérêt pour les humains et leurs vicissitudes n'est pas dû qu'à sa profession. Il exerce à Akureyri, au nord de l'Islande, loin de ses racines à Reykjavik, et se bat pour préserver l'indépendance de sa plume face à des pressions croissantes. Sa "femme" est une perruche mâle nommée Snaelda. Les relations d'Einar avec le commissaire principal Olafur Gisli sont parfois tendues, mais les deux hommes, qui ont appris à se connaître et s'apprécier, coopèrent volontiers, chacun traquant les malfaisants à sa manière.
Mais il y a plus que cela. L'Islande fascine et nous paraît exotique : sa situation géographique, ses mœurs, ses coutumes, son climat sont rien moins que dépaysants à nos yeux, tout comme les noms qu'on ne sait dans quel sens tourner pour les déchiffrer mais dont on croit entendre les sonorités à la fois râpeuses et chantantes. C'est le bout du monde.
D’emblée, nous avons droit aux clichés inhérents au genre : le narrateur et enquêteur est un journaliste, Einar, qui traîne un passé d'alcoolique. Solitaire, désabusé, il n'en porte pas moins sur ses congénères un regard compatissant. Son intérêt pour les humains et leurs vicissitudes n'est pas dû qu'à sa profession. Il exerce à Akureyri, au nord de l'Islande, loin de ses racines à Reykjavik, et se bat pour préserver l'indépendance de sa plume face à des pressions croissantes. Sa "femme" est une perruche mâle nommée Snaelda. Les relations d'Einar avec le commissaire principal Olafur Gisli sont parfois tendues, mais les deux hommes, qui ont appris à se connaître et s'apprécier, coopèrent volontiers, chacun traquant les malfaisants à sa manière.
Mais il y a plus que cela. L'Islande fascine et nous paraît exotique : sa situation géographique, ses mœurs, ses coutumes, son climat sont rien moins que dépaysants à nos yeux, tout comme les noms qu'on ne sait dans quel sens tourner pour les déchiffrer mais dont on croit entendre les sonorités à la fois râpeuses et chantantes. C'est le bout du monde.
Entre autres particularités, les Islandais ont un sens de la fête exacerbé. Tous les excès s'ensuivent. On ne boit pas vraiment du jus de glaçons, pas plus qu'on ne fume de l'herbe à chat dans les soirées de fin de semaine. Arni Thorarinsson ne se voile pas la face. Et pourtant, ses compatriotes, il les aime, et son attachement est perceptible tout au long du récit.
L'auteur, diplômé de littérature comparée de l'université anglaise de Norwich, est lui-même journaliste. Il prend le temps de poser le décor et d'amener les personnages sur le devant de la scène. Romans noirs, romans d'atmosphère, ses polars dépeignent aussi une société gagnée - gangrenée ? - par le capitalisme et la culture made in USA mais aussi la délinquance et la criminalité. Les jeunes sont perdus, les anciens mis "au rebut" d'une société qui ne sait plus les écouter.
De rencontre en rencontre, de question en question, Einar mène l'enquête et reconstitue l'histoire de la victime, son passé, où réside souvent la clé de l'énigme. Il ne néglige aucune piste, scrute les témoins avec acuité, avec bien sûr la discrétion que lui imposent sa profession et son éthique. Il recueille leurs secrets. Des éléments épars qui s'égrènent au fil des pages, d'un ensemble confus d'indices émerge l'ébauche de la vérité. Avec l'aide de la police, le coupable sera démasqué. En effet, les criminels islandais sont de grands pécheurs, et les pécheurs d'Islande ne sont pas toujours très bien lotis.
L'auteur, diplômé de littérature comparée de l'université anglaise de Norwich, est lui-même journaliste. Il prend le temps de poser le décor et d'amener les personnages sur le devant de la scène. Romans noirs, romans d'atmosphère, ses polars dépeignent aussi une société gagnée - gangrenée ? - par le capitalisme et la culture made in USA mais aussi la délinquance et la criminalité. Les jeunes sont perdus, les anciens mis "au rebut" d'une société qui ne sait plus les écouter.
De rencontre en rencontre, de question en question, Einar mène l'enquête et reconstitue l'histoire de la victime, son passé, où réside souvent la clé de l'énigme. Il ne néglige aucune piste, scrute les témoins avec acuité, avec bien sûr la discrétion que lui imposent sa profession et son éthique. Il recueille leurs secrets. Des éléments épars qui s'égrènent au fil des pages, d'un ensemble confus d'indices émerge l'ébauche de la vérité. Avec l'aide de la police, le coupable sera démasqué. En effet, les criminels islandais sont de grands pécheurs, et les pécheurs d'Islande ne sont pas toujours très bien lotis.
Le temps passe très vite en compagnie d'Einar, de Gunnsa sa fille, de Joa la photographe, d'Olafur Gisli le commissaire, d'Asbjörn, de Snulli le chien et bien sûr de Snaelda ! On regrette de les quitter. D'autant plus que leur géniteur ne manque pas d'humour. Ni de sens de la dérision. Quelques formules bien senties émaillent le récit. Si le tableau n'est pas des plus réjouissants, son Islande est moins noire que celle d'Indridasson, plus souriante.
Alors, des clichés ? Non. On est loin des engrenages bien huilés et implacables - et artificiels - de beaucoup d'auteurs anglo-saxons et autres. C'est peut-être l'omniprésence de ce pays et de sa culture dans ces romans qui fait leur originalité. Et si finalement leur véritable héroïne n'était autre que cette île, où riche mémoire millénaire et force des aspirations consuméristes semblent vouées à ne jamais trouver d'équilibre ?
Deux bouquins qui méritaient un Arctique de fond.
Le temps de la sorcière et Le dresseur d'insectes sont tous deux parus chez Points Policier.
Alors, des clichés ? Non. On est loin des engrenages bien huilés et implacables - et artificiels - de beaucoup d'auteurs anglo-saxons et autres. C'est peut-être l'omniprésence de ce pays et de sa culture dans ces romans qui fait leur originalité. Et si finalement leur véritable héroïne n'était autre que cette île, où riche mémoire millénaire et force des aspirations consuméristes semblent vouées à ne jamais trouver d'équilibre ?
Deux bouquins qui méritaient un Arctique de fond.
Le temps de la sorcière et Le dresseur d'insectes sont tous deux parus chez Points Policier.
1 commentaire:
Je ne sais si le fond de l'air islandais effraie, mais ton article de fond est chouette et tu nous lotis sans faute d'une drôle de poésie retrouvée.
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