Ainsi s'ouvre Lumière morte, le polar de Connelly que j'ai "attaqué" avant-hier soir. Un auteur peu suspect d'excès de sentimentalisme pourtant, même si son héros, l'inspecteur Harry Bosch, a au cœur des blessures mal refermées et ne se prive pas de le rappeler.
Il y a comme ça des phrases qui vous percutent, vous saisissent de manière si vive que leur rencontre ne semble pas due au hasard, comme si quelque voix venue de je ne sais où vous les avait soufflées, comme si j'avais ouvert ce livre et que la Fée avait posé sa patte juste dessus, même si à y réfléchir leur sens n'est pas si limpide que ça. Ou est, au contraire, trop évident. Celle-ci aurait pu être prétexte à des épanchements sur les amours perdus, par exemple. J'aurais trempé ma plume-clavier dans le souvenir. Il n'y avait qu'à se pencher. Enclencher la télécommande du petit robot explorateur d'épaves sous-marines. Qui fouille et inspecte avec précision les lieux du naufrage, mais remue toujours beaucoup de vase...
Il y a plus urgent, plus criant. Cougar, le chat de mon amie Claudine, vient de partir pour le Paradis des chats. Il n'avait pas dix-huit mois. Je suis triste pour petit Cougar, dont j'ai suivi avec inquiétude et espoir les dernières semaines, et pour son humaine, dont il était le préféré.
Par un effet "spéculaire" et peut-être tout simplement par égocentrisme, cette perte me ramène à d'autres drames récents. En 2008 j'ai vu partir cinq de mes chats. Je les ai vu souffrir. C'est intolérable. Et ça "reste". A la souffrance il n'y a parfois pas d'autre alternative que la mort. On ne sait jamais si on en fait assez pour eux. La culpabilité, telle une deuxième ombre, vous suit longtemps...
Petit Cougar courageux, je n'ai pas de photo de toi. Alors c'est mon Mercure qui parlera pour toi. Vous auriez le même âge. Lui aussi a souffert et connu une fin non méritée, et bien des larmes l'ont accompagné dans ses derniers moments - et après. Mais, au-delà de l'œuvre de la Grande Naufrageuse (ô ambiguïté. Ceci peut s'appliquer aussi bien à la mort qu'à la vie), les liens persistent. Sans quoi nous ne souffririons pas. Sans quoi nous n'espérerions pas. Sans quoi toutes nos joies et tous nos efforts seraient dénués de sens.
Repose en paix, Cougar.
Il n'est pas de fin aux choses du coeur.
Il y a plus urgent, plus criant. Cougar, le chat de mon amie Claudine, vient de partir pour le Paradis des chats. Il n'avait pas dix-huit mois. Je suis triste pour petit Cougar, dont j'ai suivi avec inquiétude et espoir les dernières semaines, et pour son humaine, dont il était le préféré.
Par un effet "spéculaire" et peut-être tout simplement par égocentrisme, cette perte me ramène à d'autres drames récents. En 2008 j'ai vu partir cinq de mes chats. Je les ai vu souffrir. C'est intolérable. Et ça "reste". A la souffrance il n'y a parfois pas d'autre alternative que la mort. On ne sait jamais si on en fait assez pour eux. La culpabilité, telle une deuxième ombre, vous suit longtemps...
Petit Cougar courageux, je n'ai pas de photo de toi. Alors c'est mon Mercure qui parlera pour toi. Vous auriez le même âge. Lui aussi a souffert et connu une fin non méritée, et bien des larmes l'ont accompagné dans ses derniers moments - et après. Mais, au-delà de l'œuvre de la Grande Naufrageuse (ô ambiguïté. Ceci peut s'appliquer aussi bien à la mort qu'à la vie), les liens persistent. Sans quoi nous ne souffririons pas. Sans quoi nous n'espérerions pas. Sans quoi toutes nos joies et tous nos efforts seraient dénués de sens.
Repose en paix, Cougar.
Il n'est pas de fin aux choses du coeur.
3 commentaires:
J'ai perdu mon chat début novembre après 2 mois à se débattre avec des problèmes à répétition. Et puis un matin, à 6 h, de nouveau aux urgences, il a fallu décider de tout arrêter. J'ai en tête la détestable photographie du vétérinaire attrapant la cage, du dernier regard paniqué de mon chat, de l'attente, de la dernière caresse donnée au corps inerte, puis du grand vide sur le trottoir, dans la nuit, sous la pluie, la vue brouillée de larmes.
Alors vivre ça plusieurs plusieurs fois dans une même année, j'ose à peine imaginer...
Et il est bien difficile de ne pas éprouver de culpabilité, lors même que l'on sait avoir pris la bonne décision.
Mais comme il n'est pas de fin aux choses du cœur, reste la force du souvenir.
Les souvenirs précis de mes chats perdus ressurgissent à la lecture de votre message, où l'on perçoit toute la douceur et l'intensité de vos relations avec ces "oeuvres d'art" comme les qualifait Léonard de Vinci. J'ignore à quoi furent dues les 5 pertes consécutives en une année, mais ce sont des moments terribles à vivre, et à revivre en boucle, et qui plus est difficiles à partager avec des personnes qui ne parlent pas le même langage que vous. La boule de chagrin qui bloque la gorge, les yeux humides et l'humeur en berne, les autres comprennent ça très bien pour le départ d'un grand-père, rarement pour celui d'un chat. Tant mieux si les blogs ont aussi cette fonction d'exutoire. La photo de Mercure est si belle qu'on pourrait presque le caresser...
Dieu que ce message me tire des larmes... J'ai moi-même 2 trésors à la maison... Ils sont mes perles rares, mes amours... Je n'ose imaginer ce qu'il adviendrait si je devais les perdre...
L'amour des animaux est si beau... Je t'embrasse très fort...
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