mercredi 8 janvier 2014

Les voeux de la vieille

Voici janvier, voici la Nouvelle Année, encore immaculée, qui s'étire devant nous comme une page vierge, offrant des possibilités d'écriture illimitées, une totale liberté. 2014. Il me semble que voici peu seulement, on se souhaitait une bonne année 2013 avec force bises, flûte de champagne en main. Que Diable le temps a-t-il fabriqué ? Encore un phénomène inexpliqué !
Et moi, qu'ai-je fait pendant tout ce temps ?
Toujours est-il que c'est l'heure du changement de calendriers. Avec un petit pincement au cœur, je dis bye-bye aux chats qui ont rythmé 2013 et veillé sur moi tout au long de ces douze mois. Ils rejoignent leurs prédécesseurs dans ma bibliothèque. Et j'installe leurs successeurs. Cette année j'ai en outre posé sur mon bureau - où pourtant la place se fait rare - une éphéméride intitulée Une question de Chat par jour. 365 photos de chats ! L'assurance d'une culture accrue ! En fait, cette éphéméride propose en alternance questions d'ordre félin et devinettes humoristiques. Las, on n'a pas le temps de s’attacher à ces faces de matous qui défilent, que chaque jour efface. L'éditeur recommande de "conserver précieusement les feuilles après les avoir détachées". Ce que je ne saurais manquer de faire.
Si les humains festoient et célèbrent joyeusement le Nouvel An et à cette occasion échangent des vœux et prennent de bonnes résolutions, la Terre n'a cure de ce changement d'année. Elle continue à tourner sans sourciller, sans marquer de pause, indifférente. Mais les géophysiciens vous diront que sa rotation ralentit. C'est un fait scientifiquement prouvé. Pour une fois nous n'y sommes pour rien : progressivement le globe terraqué perd de l'énergie, absorbée par la Lune (qui en profite pour s'éloigner, se soustraire à l'attraction terrestre, se faire la malle, quoi. Comme on la comprend, parfois !). Ainsi, il y a plusieurs millions d'années, les jours étaient nettement plus courts. Pour les dinosaures, concilier taf, vie de famille et loisirs relevait du casse-tête. Il en résulta un burn-out généralisé parmi ces sauriens. Le stégosaure était à côté de ses plaques, le plésiosaure d'amour ne durait qu'un moment. A l'époque on ne connaissait ni les maisons de repos, ni les coaches, ni les antidépresseurs, ni les techniques de relaxation. Aussi les malheureux ne survécurent-ils pas à leur épuisement. Voici enfin résolu le mystère de leur extinction brutale.
Durant les fêtes, la paresse croissante de la Terre et le karōshi des T-rex, diplodocus et autres brontosaures ne m'ont pas empêchée de goûter à plusieurs sortes de brioches, en tranches de préférence tartinées de confitures festives ou de miel de montagne. C'est l'apanage des petits-déjeuners en cette période. On revient au pain et aux galettes de céréales soufflées avec un brin de nostalgie... tout en sachant qu'il n'est pas interdit d'améliorer, de temps à autre, son ordinaire de viennoiseries, et ce quel que soit le moment de l'année.
A propos de temps qui file, il est des anniversaires dont je préfère ne pas parler. Surtout du mien, qui m'attend au tournant, quelque part en avril prochain. Mais il est en d'autres que je peux évoquer sans avoir envie d'entrer dans l'avenir à reculons, comme le disait Paul Valéry. Aujourd’hui, The Normand Bedroom fête ses six ans d'existence. D'existence officielle et publique, s'entend. Car le projet, non, plutôt l'idée vague, nébuleuse, qui s'est peu à peu solidifiée et a pris forme, je la portais depuis quelque temps en moi. Je me revois, élaborant une mise en page tâtonnante, postant timidement mon premier billet, puis étonnée de recueillir mon premier commentaire. Et ma Chambre est toujours là, remplie au fil de mon inspiration, marquant parfois le pas... L'anniversaire d'un blog est toujours une sorte de rendez-vous. On regarde en arrière, on s'y livre à un petit point.
C'est, à notre modeste échelle, important. Mais évidemment, rien là encore qui justifie une pause de notre planète, ni de quoi fouetter un tricératops.

Bonne année à mes fidèles lecteurs.

PS : pas de photos pour le moment, mon réflex s'obstinant pour une raison que j'ignore à me fournir des images floues... Je vais tâcher de remédier au plus vite à cette lacune.