mercredi 30 juin 2010

Partir

 
Partir, même peu de temps. Revoir des lieux aimés. Loger à Duclair, sur les bords de Seine. Retrouver Mme Lefebvre et les siens ainsi que ses trois chats et son chien. Renouer avec la Normandie que j'aime.

Impossible d'être complètement dépaysée...

Le manoir d'Agnès Sorel


A bientôt...

vendredi 25 juin 2010

Une après-midi d'été

S'il faut faire une concession à l'actualité, je dirais que me fais parfois l'effet d'une sélectionneuse de foot (notez comment j'évite habilement "entraîneuse") à la tête d'une équipe indisciplinée de gros gâtés paresseux. A ceci près que je ne sélectionne rien : c'est moi qui suis sélectionnée à titre d'humaine officielle. Poste révocable, bien sûr, mais les chats sont des êtres d'habitude. Pas grand-chose à craindre de ce côté-là en principe, sauf bien sûr mutinerie générale.
Cette propension à ne pas en ficher une ramée n'est jamais aussi flagrante que les après-midis d'été. Je n'ai plus de chats. La cour est seulement jonchée de créatures poilues avachies, qui sur un fauteuil, qui sur un tapis de lierre, qui sur la poubelle. Triste spectacle de dégénérescence quasi footballitisque mais aussi incitation à la flemme, alors que je corrige un texte épineux sans même la possibilité de travailler hors les murs, la batterie de mon portable n'ayant toujours pas été remplacée.
Ces quelques photos vous donneront une idée de l'état d'annihilation félin par temps chaud.

 Lara, capitaine de l'équipe

Morgat, "mon Tom Cruise"

Pipoca, la crevette au nom brésilien

Mascaret, le Coco des Îles

Ramsès, dont le look sort de l'ordinaire...
 
Quelle piètre image vous donnez de la France, les petits ! Allez, secouez-moi tout ça ! Quelques accords de vuvuzela, peut-être ?


dimanche 13 juin 2010

Vol de jour (terre de Somme)


Une balade dans les étangs de la Somme ce samedi après-midi. Le ciel est un peu incertain, mais qu'importe ! A Méaulte des gendarmes sont déployés un peu partout sur le bord des routes. Visite présidentielle ? Que nenni ! A ma gauche, sur le tarmac de l'aéroport s'étire un long, large et haut fuselage, nez relevé : le Béluga. Je ne l'ai jamais vu qu'en photo. C'est un TRÈS TRÈS GROS pot de caviar (comment ça, une baleine ?). Même de loin il est gros, c'est tout dire. Il vient engloutir des tronçons d'Airbus  fabriqués sur place pour les transporter à Toulouse où ils seront assemblés. De petits avions pirouettent dans les airs. Je comprends que c'est un meeting  aérien qui mobilise les forces de l'ordre, pas le gros machin volant. Je veux le voir de près.
Les représentants de la maréchaussée sont postés sur chaque route menant à l'aéroport, tel Gandalf sur le pont de Khazad-dûm : "Vous ne passerez pââââââs !". Ils se montrent néanmoins fort coopératifs. Ils m'indiquent qu'un service de navette est organisé pour gagner les pistes, mais je recule quand je vois ladite navette, bondée. Qui sait, de plus, si on me laissera approcher du monstre, zap en main ? L'usine Aérolia est en effet site classé. Et puis je n'ai pas encore atteint ma destination. Je laisse le gros porteur et les "poux volants" au vrombissement aigrelet derrière moi.
Je me pose quand même une question : si le Béluga, qui est l'un des plus gros avions au monde, est utilisé pour transporter des pièces de l'Airbus A 380, qui n'est pas un petit zinc, avec quoi transporte-t-on les pièces du Béluga ? On le découpe peut-être en plus petits morceaux...
En quittant Méaulte, je m'octroie un détour afin d'admirer la belle maison des années 30 que j'ai remarquée lors d'une précédente sortie. Elle m'intrigue et me fascine. Je suppose qu'elle était la propriété d'Henry Potez, constructeur d'avions et fondateur de l'usine qui fabrique aujourd'hui des pièces pour Airbus.

A Méaulte, la belle demeure mystérieuse.

Le trajet se poursuit. Morlancourt, Sailly-Laurette, Lamotte-Warfusée puis la nationale  familière et les abords d'Amiens. Café et courses avant de rentrer par le même itinéraire. Arrêt au bord du canal de la Somme à Sailly-Laurette. L'endroit est calme et invite à la flânerie. Les seringats embaument. Soudain un grand boucan me fait lever la tête : à quelques kilomètres le meeting s'achève et après un dernier tour la Patrouille de France regagne sa base de Salon-de-Provence en bonne formation. J'ai tout juste le temps de cliquer. A Méaulte j'espère assister au décollage du Béluga mais il ne semble pas près de repartir, toujours nez béant sur la piste. Ma conduite s'en trouve distraite et je manque aller le contempler depuis un champ de pommes de terre. L'accès à l'aéroport n'est pas rétabli. J'essaie de ruser mais le lieu est bien gardé. Demi-tour sur route hasardeux avec la bénédiction des gendarmes (j'ai pris mon air le plus andouille pour leur demander l'autorisation), et je reprends la direction du  nord-est. Déjà.
Une promenade dont je ne me lasse pas. Mais la prochaine fois je taillerai la route plus loin vers l'ouest, vers la Normandie.

A Sailly-Laurette, où la Somme est à la fois fleuve et canal

On peut capturer leur image, mais pas leur odeur...

La Patrouille de France rentre chez elle


jeudi 10 juin 2010

Toi que j'aimais tant

Garance. Deux ans déjà...






mardi 8 juin 2010

Vol de Nuit (terre des femmes)


Plus de trente ans ont passé depuis mon premier Guerlain et je l'ai toujours ignoré. Vous me direz, impossible de porter ce parfum à quinze ans (même si Nahéma était, à sa façon, bien plus "violent"). Je l'ai sniffé deci-delà sans jamais accrocher. Je le trouvais vieillot et déconcertant, trop marqué par une époque depuis longtemps enterrée - les années 30. Il faut dire que j'étais, et suis toujours, folle de L'Heure Bleue.
Un échantillon a traîné tout l'hiver dans la poche d'un manteau de demi-saison. Mon dernier essai, voici quelques mois, ne m'avait pas plus conquise que les précédents. Et puis là, comme pour lui laisser une ultime chance mais sans trop y croire, j'ai ouvert la minuscule flûte de verre, ai posé une goutte de son contenu sur ma main. Ô surprise, Vol de Nuit m'a parlé. Ancien et pourtant si vivant, nimbé de sa longue histoire, il m'a chuchoté de belles et douces choses. Je le tenais pour un parfum d'hiver (ne l'associe-t-on pas à la fourrure ?). La chaleur quasi estivale de ces derniers jours est-elle à l'origine de la révélation ?
Le départ est sec et un peu raide. Puis les notes vertes assez âcres s'assouplissent sous l'effet de l'ambre, de la vanille et des épices. Son cœur d'iris, mouillé et terreux, se révèle. Son caractère poudré se fait alors sentir. Poudré ou "poussiéreux" : c'est pourquoi je le trouvais plus "daté" que L'Heure Bleue. Les aldéhydes, en sourdine, renforcent cet aspect discrètement suranné mais en aucun cas rédhibitoire. Le parfum m'évoque alors un fauteuil ancien tendu de velours un peu râpé. La pièce est vaste et haute, sous sa housse le piano, dans un angle, attend. A moins qu'on ne soit dans quelque boudoir meublé sobrement mais avec raffinement. J'imagine le poudroiement argenté de l'iris comme la poussière en suspension dans un cône de soleil.
En dépit de ses notes hétérogènes, voire de ses facettes antagonistes, Vol de Nuit présente un équilibre, une cohésion de la construction, un fondu, un poli propres aux vieux Guerlain. Du grand art ! Son évolution est ambivalente, peut-être selon les supports, peau ou textile, ou les concentrations essayées : eau de toilette et extrait. Tantôt il joue un accord chypré, étrange et exotique, tantôt vanille et ambre se mêlent aux accents boisés, s'amplifient et chantent d'une même voix chaleureuse, dans une grande proximité avec L'Heure Bleue. Les deux, après tout, sont frères consanguins. Vol de Nuit se fait alors caressant et rassurant.
Ce parfum n'a pour moi rien d'abstrait et j'ai du mal à le projeter, à me projeter dans l'univers romanesque de Saint-Ex. Foin de l'Aéropostale ! Ce n'est pas ce voyage-là pas qu'il me propose. Il invite à une exploration intimiste, voire introspective, de paysages inconnus, mais les pieds bien sur terre, nus sur la mousse odorante.
Le prochain amour...
Pour le moment je grappille des échantillons lors de mes visites en parfumerie.
La souscription est ouverte.

Vol de Nuit, création de Jacques Guerlain, 1933

dimanche 6 juin 2010

Mascaret, chat martyr


Rassurez-vous, c'est une antiphrase ! (Mais vous vous en doutiez.)
Mascaret a été source d'inquiétude ces derniers temps. Il était patraque tous les quelques mois, ne mangeait plus. A chaque fois, traitement "classique" chez le vet : antibio et anti-inflammatoire. Prise de sang aussi : il souffre de troubles hépatiques. Bébert a le foie fragile !
En avril, suite à une de ces "crises", nouvelle analyse sanguine : ses transaminases ont fortement augmenté, alors que tous les autres paramètres sont normaux. La vétérinaire évoque la redoutable péritonite infectieuse féline, ou "PIF", incurable et mortelle. Elle demande un examen sérologique à un laboratoire parisien. Une semaine plus tard, les résultats arrivent :  Mascaret n'a pas contracté cette affection. Immense soulagement.
Mascar le Lascar a droit à un régime (dans tous les sens du terme) de faveur. La viande rouge est proscrite de ses menus. Pour préserver son petit foie délicat, je lui fais cuire des cuisses de poulet au bouillon, avec des carottes. Il faut s'assurer d'en avoir toujours en stock, car Monsieur y a pris goût et les réclame. (Inutile de préciser que l'intervention humaine est nécessaire pour les désosser.) Pour lui, ce traitement particulier va de soi.
Mascaret devient ainsi le premier chat à exercer le droit de cuissage.